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Stéphanie Hochet, le blog officiel

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L’homophobie est le propre de l’homme

Publié par Stéphanie Hochet sur 16 Janvier 2013, 10:37am

 

 

    Combien de gens se sont-ils posé la question ? Est-ce depuis la révolution darwinienne que l’être humain s’inquiète de savoir ce qui le différencie des autres espèces, lui qui appartient au règne animal,  plus précisément à la catégorie des hominidés au même titre que les chimpanzés, les orangs-outangs, les bonobos et les gorilles ?  Je veux parler de LA question : Qu’est-ce qui nous différencie d’eux ? On a beaucoup glosé sur le comportement des bonobos, cette catégorie de chimpanzés qu’on aime imaginer se livrant toute la journée aux plaisirs sexuels. Curieux, vifs, intelligents, les bonobos sont les seuls grands singes dont la société soit structurée par le matriarcat. Les femelles dominantes prennent les décisions pour le groupe. Les interactions entre les individus mâles et femelles sont plus pacifiées que chez les chimpanzés dont la société patriarcale et belliqueuse mène à des scènes de violence assez comparables à celles qui existent chez les humains. L’homosexualité masculine et féminine est pratiquée chez les bonobos. Aucun grand singe n’a jamais créé d’ostracisme envers un individu de son espèce qui avait ce genre de sexualité. Aucun grand singe n’a mis à l’index un groupe de singes homosexuels.

   Vous souvenez-vous d’un livre de Robert Merle intitulé Le propre de l’homme, dans lequel il cherche à remonter aux origines du langage et observe les communautés de singes ? Il arrive à la conclusion que la langue chez nos ancêtres a dû être inventée par les femelles qui ont besoin de communiquer avec leurs petits. Les singes anthropoïdes savent parler. Entendons-nous : il est possible d’enseigner aux grands singes captifs le langage humain des sourds et muets.  Cette pratique peut donner des résultats émouvants. Dans un livre récent sur les orangs-outangs j’ai découvert qu’un singe-parlant avait pointé la lune et demandé à son soigneur ce que c’était. Dans ce même ouvrage, on découvre que certains singes anthropoïdes sont capables de sens esthétique et de création. Une femelle orang-outang passe son temps de captivité à imiter les humains qu’elle a observés faire des nœuds avec des ficelles : elle fait des nœuds avec des ficelles. Ce travail la captive tant qu’elle se met à faire des choix de forme, elle élabore,  « tisse » d’une certaine façon. D’autres grands singes savent dessiner et développent un goût esthétique pour cette activité : ils savent quand le dessin est fini, s’il leur plait etc.

    Le rire lui-même n’est pas le propre de l’homme : il nous faut partager ce privilège avec les autres hominidés. Des reportages montrent des bonobos éclater de rire. Bouleversant.

    Construction d’une communauté, langage, rire, art..., tous ces éléments ne sont donc pas le propre de l’homo sapiens. Mais alors que reste-t-il de  typiquement humain ?

    Loin de moi l’idée de vouloir croire que la vie des grands singes est paradisiaque. Ce serait facile, et faux. Quelque chose semble tout de même typiquement humain : l’homophobie. Le rejet de l’autre au prétexte que sa sexualité ne permet pas la procréation. Une phobie de l’homo, ou de l’homme tel qu’il est.

    Et je me dis que je retournerais bien au zoo.

 

S.H.

Paris le 15 janv. 13

 

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