VIBRANT
Intrépide, impudique, insolente apparaît la jeune Aurèle flanquée de son frère Jérôme, un idiot, dans cette histoire incongrue et réelle à croire que la romancière avait décidé d’exploiter des faits divers pour en dévoiler la fantasmagorie. Face à ce tandem, il y a Anna Lussing, une enseignante, et Pasquale Villano, un traducteur italien exilé en France très épris d’elle. Une partie d’échecs s’amorce entre quatre tempéraments qui avancent subrepticement leurs pions. D’un côté, Aurèle prise par une envie destructrice, désirant Anna ; de l’autre, Pasquale qui veut se convaincre qu’il peut être un séducteur. On suit ces partenaires se renvoyant alternativement leurs troubles psychiques, leurs névroses, en vue d’un bonheur aléatoire. Ces tensions permanentes finissent par déboucher sur des crimes odieux et des faux coupables. Ce roman qui se veut politique ne lève pas toujours, comme on dit d’une pâte qu’elle lève ; néanmoins, il secoue, ce qui n’est pas rien. L’ensemble est porté par une écriture qui se cherche au fur et à mesure qu’elle se dirige vers l’inéluctable. On pense aux récits de Raymond Guérin. A. E.
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